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Née en 1869 à Lyon, il a fini sa vie à Roquefort-la-Bédoule en 1948.
Tony Garnier est surement l'architecte le plus influent de Lyon et le plus connu des lyonnais, pourtant sa réputation n'est pas tout à fait certifiée.
Pour ses plus grands fans, il est l'architecte le plus innovant de concepts urbains dans la région qui a inspiré de nombreuses générations d'architectes. Pour certains autres, il n'invente que peu et n'est en rien un précurseur, incapable de se détacher du passé et de sa province. Voilà en fait le très gros défaut de Tony, il a voulu faire sa carrière dans sa ville natale à Lyon. Il a refusé les avances des ministères parisiens. En faisant des polémiques sur la date d'origine de sa Cité Industrielle où il a énuméré ses principes qu'il a retravaillé plusieurs fois. Mais faute de preuves, chacun se fera son opinion, il restera néanmoins dans l'esprit des lyonnais.
Donc a-t-il opéré une coupure ou une stabilité? Il existe 3 points de vue différents sur la Cité Industrielle: un projet révolutionnaire ou il est révolutionnaire qu'après coup ( sans le vouloir en fait) ou il relierai simplement à la perfection rupture et continuité.
Né sur les Pentes de la Croix-Rousse d'un dessinateur en soierie et d'une tisseuse. Ils vont se marier 2 ans plus tard, Tony devient de fait un enfant légitime. Il a fait ses études techniques à l'école de la Martinière (en bas des Pentes) où il va se démarqué par ses très bonnes notes en dessin et en écriture. La suite logique, il va rentrer dans l'école des Beaux-Arts de Lyon où il aura comme professeur Antonin Louvier un illustre architecte à l'époque. Il va en sortir avec une médaille d'or, ce qui va lui permettre de rentrer à l'école des Beaux-Arts de Paris avec comme professeur Paul Blondel, architecte en chef du Louvre et des Tuileries. Après 6 tentatives en 1899, il remporte enfin le Prix de Rome ( le plus prestigieux des concours à l'époque qui n'existe plus depuis 1968). Il va faire la fierté des lyonnais plutôt habitués au concours de second ordre. Avec ce prestigieux bagage il part pour la Villa Médicis avec un ami sculpteur qui vient lui aussi de remporter le Prix de sculpture, André Vermare. Pendant 4 ans il va se battre pour ses idées avant-gardiste. Car il rêve déjà de sa Cité Industrielle. Il va être sèchement remis à sa place en qualifiant son travail de "barbouillage de crayon".
Il va enfin ouvrir son agence à Lyon en 1905 et lancer son premier projet au bord du parc de la Tête d'Or. Ce sera un échec qui va lui donner l'envie de partir pour Glasgow pour devenir professeur. Mais le maire Victor Augagneur va lui demander de concevoir une vacherie municipale dans le fameux parc. Cela reste modeste mais c'est sa première commande qui va auguré d'autres. Car le nouveau maire Édouard Herriot encourageait par son prédécesseur va consolider l'entente. La Ville va ressortir un vieux projet des tiroirs pour construire des abattoirs moderne dans le quartier de La Mouche à proximité de la gare. Une longue collaboration va naître entre les deux qui ont une vison politique semblable.
Avec cette commande, Tony Garnier va révéler son art, son intelligence et sa modernité. Sur un terrain de 230 000 m², il va concevoir un projet grandiose. Avec une organisation horizontale très moderne, il va associer une gare, des quais de déchargement, des parcs de compactage, des écuries, un marché couvert énorme pour les bovins, un marché plus modeste pour les ovins, des boxes d'abattages, une zone frigorifique... Il pense d'abord au béton pour l'ouvrage mais face aux difficultés il va se tourner à des structures aciers sur une base de ciment armé. Bien qu'inachevé l'ensemble va accueillir "l'Exposition Internationale" de 1914, en vu de cet événement l'année précédente il est prévu de construire un stade à proximité selon les plan de Tony. Manque de temps, il n'y aura que deux pistes pour la course à pied et le vélo puis des courts de tennis avec tribunes. La première guerre mondiale arrivant, les abattoirs ne seront ouvert qu'en 1928 et le stade au complet en 1926.
En même temps, le maire Édouard Herriot souhaite un nouvel hôpital moderne, sain et hygiénique. L'idée première est de construire l’hôpital dans l'est lyonnais à Grange Blanche. Comme son nom l'indique ce quartier est principalement rural en 1909 ce qui n'enchante pas le corps médical trop habitué aux luxueux quartiers. De plus les catholiques sont inquiets du sort réservé aux religieuses infirmières de l'Hotel-Dieu. Tony Garnier a anticipé ces réticences en ayant déjà dans ses cartons un réaménagement de l'Hotel-Dieu mais qui détruisait une grosse partie du patrimoine existant. Mais le classement patrimoine de France stoppe le projet. Tony ne s'avouera pas vaincu et il proposera une Poste Centrale en gardant le bâtiment intact. Et pour l’hôpital à Grange Blanche il va voyager dans toute l'Europe, et ce sont les hôpitaux nordiques en pavillon qu'il va faire ses plans. A la fin de la première guerre mondiale, aidé par les prisonniers de guerre allemands, il sera fini en 1933 avec près de 1600 lits soit 600 de plus que dans le projet. Le président de la République Albert Lebrun dira : " La cité hospitalière est traité à l'échelle du quartier et la composition urbaine que propose Garnier rompt, par son absence de symétrie et de hiérarchie, avec des modèles en usage[...] Les éléments de décor émaillent les façades des pavillons : entablements, bandeaux de briques, filets, biseaux des pans coupés en angles etc. Par la qualité de leur effet, ils mettent quelque peu en faux l'appréciation parfois formulée d'un Garnier peu maître dans l'art du détail".
Tony Garnier est surement l'architecte le plus influent de Lyon et le plus connu des lyonnais, pourtant sa réputation n'est pas tout à fait certifiée.
Pour ses plus grands fans, il est l'architecte le plus innovant de concepts urbains dans la région qui a inspiré de nombreuses générations d'architectes. Pour certains autres, il n'invente que peu et n'est en rien un précurseur, incapable de se détacher du passé et de sa province. Voilà en fait le très gros défaut de Tony, il a voulu faire sa carrière dans sa ville natale à Lyon. Il a refusé les avances des ministères parisiens. En faisant des polémiques sur la date d'origine de sa Cité Industrielle où il a énuméré ses principes qu'il a retravaillé plusieurs fois. Mais faute de preuves, chacun se fera son opinion, il restera néanmoins dans l'esprit des lyonnais.
Donc a-t-il opéré une coupure ou une stabilité? Il existe 3 points de vue différents sur la Cité Industrielle: un projet révolutionnaire ou il est révolutionnaire qu'après coup ( sans le vouloir en fait) ou il relierai simplement à la perfection rupture et continuité.
Né sur les Pentes de la Croix-Rousse d'un dessinateur en soierie et d'une tisseuse. Ils vont se marier 2 ans plus tard, Tony devient de fait un enfant légitime. Il a fait ses études techniques à l'école de la Martinière (en bas des Pentes) où il va se démarqué par ses très bonnes notes en dessin et en écriture. La suite logique, il va rentrer dans l'école des Beaux-Arts de Lyon où il aura comme professeur Antonin Louvier un illustre architecte à l'époque. Il va en sortir avec une médaille d'or, ce qui va lui permettre de rentrer à l'école des Beaux-Arts de Paris avec comme professeur Paul Blondel, architecte en chef du Louvre et des Tuileries. Après 6 tentatives en 1899, il remporte enfin le Prix de Rome ( le plus prestigieux des concours à l'époque qui n'existe plus depuis 1968). Il va faire la fierté des lyonnais plutôt habitués au concours de second ordre. Avec ce prestigieux bagage il part pour la Villa Médicis avec un ami sculpteur qui vient lui aussi de remporter le Prix de sculpture, André Vermare. Pendant 4 ans il va se battre pour ses idées avant-gardiste. Car il rêve déjà de sa Cité Industrielle. Il va être sèchement remis à sa place en qualifiant son travail de "barbouillage de crayon".
Il va enfin ouvrir son agence à Lyon en 1905 et lancer son premier projet au bord du parc de la Tête d'Or. Ce sera un échec qui va lui donner l'envie de partir pour Glasgow pour devenir professeur. Mais le maire Victor Augagneur va lui demander de concevoir une vacherie municipale dans le fameux parc. Cela reste modeste mais c'est sa première commande qui va auguré d'autres. Car le nouveau maire Édouard Herriot encourageait par son prédécesseur va consolider l'entente. La Ville va ressortir un vieux projet des tiroirs pour construire des abattoirs moderne dans le quartier de La Mouche à proximité de la gare. Une longue collaboration va naître entre les deux qui ont une vison politique semblable.
Avec cette commande, Tony Garnier va révéler son art, son intelligence et sa modernité. Sur un terrain de 230 000 m², il va concevoir un projet grandiose. Avec une organisation horizontale très moderne, il va associer une gare, des quais de déchargement, des parcs de compactage, des écuries, un marché couvert énorme pour les bovins, un marché plus modeste pour les ovins, des boxes d'abattages, une zone frigorifique... Il pense d'abord au béton pour l'ouvrage mais face aux difficultés il va se tourner à des structures aciers sur une base de ciment armé. Bien qu'inachevé l'ensemble va accueillir "l'Exposition Internationale" de 1914, en vu de cet événement l'année précédente il est prévu de construire un stade à proximité selon les plan de Tony. Manque de temps, il n'y aura que deux pistes pour la course à pied et le vélo puis des courts de tennis avec tribunes. La première guerre mondiale arrivant, les abattoirs ne seront ouvert qu'en 1928 et le stade au complet en 1926.
En même temps, le maire Édouard Herriot souhaite un nouvel hôpital moderne, sain et hygiénique. L'idée première est de construire l’hôpital dans l'est lyonnais à Grange Blanche. Comme son nom l'indique ce quartier est principalement rural en 1909 ce qui n'enchante pas le corps médical trop habitué aux luxueux quartiers. De plus les catholiques sont inquiets du sort réservé aux religieuses infirmières de l'Hotel-Dieu. Tony Garnier a anticipé ces réticences en ayant déjà dans ses cartons un réaménagement de l'Hotel-Dieu mais qui détruisait une grosse partie du patrimoine existant. Mais le classement patrimoine de France stoppe le projet. Tony ne s'avouera pas vaincu et il proposera une Poste Centrale en gardant le bâtiment intact. Et pour l’hôpital à Grange Blanche il va voyager dans toute l'Europe, et ce sont les hôpitaux nordiques en pavillon qu'il va faire ses plans. A la fin de la première guerre mondiale, aidé par les prisonniers de guerre allemands, il sera fini en 1933 avec près de 1600 lits soit 600 de plus que dans le projet. Le président de la République Albert Lebrun dira : " La cité hospitalière est traité à l'échelle du quartier et la composition urbaine que propose Garnier rompt, par son absence de symétrie et de hiérarchie, avec des modèles en usage[...] Les éléments de décor émaillent les façades des pavillons : entablements, bandeaux de briques, filets, biseaux des pans coupés en angles etc. Par la qualité de leur effet, ils mettent quelque peu en faux l'appréciation parfois formulée d'un Garnier peu maître dans l'art du détail".
Le projet de sa vie, "la Cité des Etats-Unis", qui porte ce nom pour le boulevard des Etats-Unis créé en avril 1917 pour l'entrée en guerre de ce pays comme allié de la France dans la première guerre mondiale. C'est donc en 1917 que commence les prémices d'un projet grandiose sur 12 hectares entre la Guillotière et Vénissieux qui va constituer un très long boulevard industriel doté d'Habitation à Bon Marché ( HBM devenu HLM), une première en France. La réalisation de ce programme va subir de très nombreuses difficultés qui vont considérablement modifier le projet initial. Tony Garnier va imaginer un ensemble ambitieux en ayant pour priorité le social. Il dessine pour les 12 hectares des petites immeubles de 3 étages maximum avec des logements dotés de fenêtres à toutes les pièces dont toujours au moins une au sud dans de larges allées et aérées, avec deux hôtels, 112 magasins,une garderie,une école primaire,une bibliothèque, un stade,une piscine,des terrains de jeux... En fait les petits immeubles auront 5 étages dans des allées plus étroites avec des équipements de loisirs plus parsemés. En juin 1934, l'inauguration va montré qu'une vague idée de la cité utopique rêvé par Tony.
L'architecte va en ressortir changé et plus sombre. Il va cumuler les programmes funéraires ou de commémorations. Le plus majestueux se trouve au Parc de la Tête d'Or dans l’Île aux Cygnes, le cénotaphe monumental est sculpté par Jean-Batiste Larrivé. Mais à la fin des années 30 l'architecture est en pleine évolution et il va subir pleinement la concurrence de Le Corbusier. Mais il aura marqué plusieurs générations d'architectes dont certains ont été ses élèves, avant de se retirer à proximité de Marseille pour finir sa vie.
L'architecte va en ressortir changé et plus sombre. Il va cumuler les programmes funéraires ou de commémorations. Le plus majestueux se trouve au Parc de la Tête d'Or dans l’Île aux Cygnes, le cénotaphe monumental est sculpté par Jean-Batiste Larrivé. Mais à la fin des années 30 l'architecture est en pleine évolution et il va subir pleinement la concurrence de Le Corbusier. Mais il aura marqué plusieurs générations d'architectes dont certains ont été ses élèves, avant de se retirer à proximité de Marseille pour finir sa vie.